Des outils pour évaluer son autonomie protéique
Le 13 avril 2022
Les logiciels Autosysel et Devautop permettent d’évaluer l’autonomie protéique d’un élevage. Ces outils pour l’éleveur et son conseiller permettent de poser les premières réflexions avant de relocaliser son alimentation animale.
L’autonomie protéique des élevages de ruminants varie selon les systèmes. Elle est en moyenne de 86 % en bovins viande, de 83 % en ovins viande, de 70 % en bovins lait, de 68 % en ovins lait et de 47 % en caprins. Deux logiciels permettent d’estimer l’autonomie de son élevage : Autosysel et Devautop. Autosysel est une plateforme en ligne (idele.fr/autosysel) dédiée à l’autonomie des systèmes d’élevage. Un outil de calcul très simple permet d’estimer son autonomie massique globale, fourragère et en concentrés. En fonction de son résultat, de ses pratiques et de ses attentes, Autosysel propose alors une série de fiches-conseils pour mieux valoriser l'herbe, produire plus de ressources fourragères et protéiques ou adapter la conduite du troupeau.
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Devautop et Autosysel évaluent un degré apparent d’autonomie à partir des besoins théoriques des animaux et des achats d’aliments. © Cap Protéines
Des indicateurs marquants sur l’origine de la matière azotée
Devautop – pour développement de l’autonomie protéique – est un logiciel pour aider les conseillers à discuter avec l’éleveur de l’autonomie protéique. « Plus complet qu’Autosysel, Devautop reste simple à prendre en main, explique Lila Benadda de l’Institut de l’élevage. Le logiciel demande entre 20 et 45 minutes pour rentrer les données ». L’outil, qui fonctionne pour les élevages bovins, ovins, caprins, porcins ou volailles, calcule ensuite le niveau d’autonomie protéique par atelier en pourcentage des quantités consommées ou par unité produite : litre de lait ou kg de viande. Des échelles colorées permettent de situer son élevage par rapport à des référentiels établis pour des systèmes comparables. « Les repères seront différents entre un éleveur herbager de montagne et un éleveur de plaine avec des grandes cultures ». Le coût de la matière azotée achetée est mis en évidence. De même que la distance d’approvisionnement de la MAT achetée qui est représentée par un tracteur (exploitation et voisinage), un camion (France) ou un cargo (importation). « Ce sont des indicateurs marquants qui permettent de se situer et d’amorcer une discussion sur la possible relocalisation de son alimentation animale ». Le logiciel de conseil, issu du projet « SOS Protein » porté par Vegepolys Valley, est en cours de finalisation sous forme d’une application web dans le cadre de Cap Protéines. En phase de test, Devautop a été déployé sur 330 élevages de ruminants sur toute la France.
Damien Hardy, Institut de l’élevage